Images of dogs undergoing ‘IQ test’. Credit: © Dr Angela Driscoll/Kinloch Sheepdogs
Dans cette étude, les chercheurs ont tenté de savoir si l’intelligence des chiens était structurée de la même manière que celle des humains. Quand le QI, également appelé « intelligence générale », est testé chez les humains, on va retrouver des individus qui vont bien performer dans différentes taches cognitives et, bien généralement, un individu qui performe dans un type de tache va performer dans d’autres.
Les chercheurs ont créé un prototype de test de QI qu’ils ont utilisé pour tester l’intelligence de 68 border collie de travail. Ces tests ont inclus : de la navigation dans l’espace (combien de temps mettait le chien à obtenir la récompense placée derrière différentes barrières), un test afin de vérifier s’ils pouvaient estimer la différence de quantité de nourriture et leur capacité à suivre les consignes d’un humain pointant des objets.
Les chercheurs ont trouvé que les chiens qui réalisaient bien l’un des tests avait tendance à également bien réaliser les autres. De plus, ces chiens-là réalisaient les tests plus rapidement et plus précisément.
Le Dr Rosalind Arden, chercheur associé du LSE (London School of Economics) nous dit : « Tout comme les personnes, dont les capacités à résoudre un problème peut varier, il en est de même pour les chiens, même pour des individus d’une même race. Ceci est important car, chez l’homme, il y a une tendance légèrement mesurable des personnes qui sont le plus à même d’être en meilleure santé et de vivre plus longtemps. Par conséquent, si, comme le suggère notre étude, l’intelligence des chiens est structurée de façon similaire à la nôtre alors l’étude d’une espèce qui ne fume pas, ne bois pas, ne consomme pas de drogues récréatives et qui n’a pas de grandes différences dans l’éducation ou le revenu financier, peut nous aider à comprendre ce lien entre l’intelligence et une meilleure santé ».
Elle poursuit en disant : « En outre, les chiens sont l’un des rares animaux qui reproduisent de nombreuses caractéristiques clés de la démence, de sorte que la compréhension de leurs capacités cognitives pourrait être utiles pour nous aider à comprendre les causes de ce trouble chez l’homme et potentiellement tester des traitements pour lutter contre ».
La suite des tests a été réalisée en moins d’une heure par chien, ce qui est comparable avec le temps nécessaire à une personne pour faire un test de QI. Les recherches précédentes sur les capacités cognitives des chiens prenaient beaucoup plus de temps à l’animal et à l’observateur, ce qui pouvait inclure des biais plus importants.
Le Dr Mark Adams, chercheur à l’université d’Edimbourg, a déclaré : « Ceci est seulement une première étape mais nous avons pour objectif de créer un test de QI pour chien fiable, valide et qui puisse être réalisé rapidement. Un tel test pourrait rapidement améliorer notre compréhension du lien entre l’intelligence du chien, sa santé, sa durée de vie et ainsi être le fondement de « l’épidémiologie cognitive » ».
« Les chiens sont excellents pour ce genre de travail parce qu’ils sont volontaires dans les exercices et qu’ils semblent aimer y participer ».
Dans le cadre de ce test, les chercheurs ont cherché à obtenir un large échantillon de chiens issus de milieux similaires, ce qui explique le choix de recruter des border collie de travail dont l’éducation et la manière de les élever n’apportait pas de grandes différences permettant de limiter les biais de l’étude.
Source :
- Rosalind Arden, Mark James Adams. A general intelligence factor in dogs. Intelligence, 2016; 55: 79 DOI: 1016/j.intell.2016.01.008