La communication chez le chat (partie 2/2)


La communication chez le chat

La communication vocale

Les chats disposent d’un large éventail de communications vocales qui ont été classées de différentes manières. Les chats sont connus pour disposer de l’un des plus grand « vocabulaire » (plusieurs schémas de vocalisation) parmi les espèces carnivores. Cela est peut-être dû au fait que dans un environnement naturel, la communication vocale peut s’avérer particulièrement précieuse, notamment en situation nocturne. De manière générale, la communication vocale va être utilisée :

  • Pour les interactions de conflits
  • Lors des interactions sexuelles
  • Dans les interactions mère-chaton
  • Dans les interactions avec les humains.

 

Généralement, trois formes basiques de communication vocale sont reconnues :

Les « murmures » : Ils sont généralement réalisés avec la bouche fermée et sont formulées en forme de salutation, de demande d’attention, pour signaler sa présence ou encore pour chercher l’approbation. Cela inclut le ronronnement qui est utilisé dans une grande variété de contextes et dispose également de diverses formes. Les chatons peuvent ronronner quand ils sont allaités comme un signe de contentement et la mère peut aussi ronronner, sans doute pour rassurer les chatons (on pense que cela peut être à l’origine du comportement de ronronner. Plus tard dans la vie, le ronronnement est généralement utilisé comme une salutation ou pendant le toilettage). Le ronronnement peut être également compris comme un « appel » à l’interaction et il est souvent utilisé pendant le toilettage mutuel. Il est également supposé que le ronronnement peut signaler que le chat n’est pas une menace pour les autres.

Les chats domestiques peuvent ronronner à une fréquence de 25-150 vibrations par seconde, et tous les membres de la famille des félidés ont la capacité à ronronner. Cependant, à la différence des membres du groupe Felis (les petits chats) qui peuvent ronronner constamment, les félins dans du groupe Panthera (chats qui rugissent comme les lions, les tigres, les léopards et jaguars) ne peuvent pas ronronner alors qu’ils expirent. Le « roucoulement », qui est également utilisé comme un salut amical, tombe également dans cette catégorie de sons « murmurés ».

 

Les « miaulements » :  Le chat dispose d’une gamme très étendue de miaulements et ceux-ci sont utilisés pour communiquer une grande variété de messages. En général, le miaulement est utilisé pour communiquer des interactions amicales avec les autres chats, mais ils peuvent porter un ensemble de messages spécifiques (par exemple les miaulements aigus des chatons affamés ou encore le miaulement rauque chez les adultes qui suggèrent mécontentement).

 

Les sons « agressifs » :  Ceux-ci sont tous exécutés avec la bouche maintenue ouverte et sont caractérisés comme des grognements, des hurlements, des sifflements, des feulements, des cris et des gémissements. Ce sont tous les sons émis en association avec diverses formes d’agressions, offensives ou défensives, et peuvent être destinées à d’autres chats ou d’autres animaux.

 

La communication olfactive

Les chats ont un sens de l’odorat extrêmement bien développé et ils s’en servent largement pour communiquer. La signalisation chimique peut-être très précise, peut durer longtemps et peut se propager sur des distances considérables. La communication par l’odorat est essentielle pour permettre au chat d’identifier son territoire, d’identifier d’autres personnes « amies » lorsque les chats vivent dans un groupe, pour indiquer la réceptivité sexuelle, etc. De nombreux messages complexes (que nous ne pouvons percevoir en tant qu’humains) peuvent être communiqués par les phéromones et les odeurs des chats. Il est possible que dans les groupes de chats l’odeur soit utilisée pour communiquer entre eux. De même pour l’échange d’odeur par frottement, il est possible que cet échange soit réalisé afin de créer une odeur spécifique pour le groupe de chats permettant ainsi de communiquer, ou d’avertir d’autres groupes.

 

L’urine et les défécations : Il existe deux sources évidentes d’odeurs qui sont utilisés par les chats. Il a été observé que tandis que les chats vont généralement enterrer leurs excréments quand ils défèquent à l’intérieur de leur territoire, quand ils défèquent sur le bord ou les limites de leur territoire, ils sont plus susceptibles de les laisser à découvert, contribuant ainsi à délimiter l’étendue de leur territoire. L’importance du marquage fécal dans la communication entre les chats reste spéculative, mais de nombreux carnivores utilisent les matières fécales (avec les sécrétions des glandes anales) pour transmettre des informations.

Miction et urine « par pulvérisation » (urine déposée sur des surfaces verticales sur différents sites) peuvent également être un moyen de marquage du territoire, donnant des messages à d’autres chats dans un groupe ou à proximité et pouvant également transporter d’autres signaux (comme la réceptivité sexuelle de la femelle). Le marquage urinaire par projection est plus souvent présent chez les mâles par rapport aux femelles. L’urine des chats contient deux acides aminés (la félinine et l’isovalthène) et la dégradation de ces acides aminés semble être responsable d’au moins une partie de l’odeur. Les chats mâles entiers peuvent excréter jusqu’à 95 mg de félinine par jour, alors que les femelles produisent environ un cinquième de cette quantité. Le fait que les chats semblent très intéressés par l’odeur d’urine de chats « étrangers » semble montrer l’importance de l’urine dans la signalisation entre eux.

 

Les odeurs de peau et le frottement : La peau du chat produit aussi une odeur particulière, en particulier grâce aux glandes sébacées (huileuses) et aux différents produits chimiques ou phéromones qu’ils produisent. Certaines zones de la peau sont particulièrement riches en glandes, comme sous le menton, les côtés de la bouche et les joues, les côtés du front, la base de la queue et le long de la queue. Les chats qui se frottent les uns contre les autres s’échangent leurs odeurs et cela permet sans doute de renforcer les comportements affiliatifs. De même les chats iront souvent se frotter contre des objets sur leur territoire afin d’y déposer leur odeur. Il n’est pas certain que toutes les zones de la peau produisent des sécrétions/odeurs similaires cependant, la zone de la tête qui est utilisée pour se frotter contre un objet semble simplement dépendre de l’emplacement physique (hauteur) de l’objet. Cela suggère qu’il est probable que les sécrétions faciales soient les mêmes. Cependant, il faudra attendre d’autres études pour pouvoir l’affirmer.

L’activité de se frotter pour un chat semble se produire tout particulièrement dans les zones « sécurisé » de son territoire et est associée avec le confort et les interactions amicales. Les chats semblent en mesure de repérer ces marquages par frottement très facilement, ce qui suggère que l’odeur qui est déposée est plutôt forte (bien qu’elle ne soit pas détectable par les humains). Les marques de frottement des femelles semblent, là également, pouvoir transmettre des informations relatives aux cycles sexuels et à la réceptivité aux males.

 

Les glandes podales (pattes) : Les glandes sébacées sont également présentes sur les pattes et entre les orteils. Le comportement de « gratter » (sur les arbres, poteaux, etc.) peut être associé à un marquage olfactif et visuel et ainsi avertir de la présence du chat. Les chats ont tendance à gratter dans les mêmes lieux à plusieurs reprises, bien généralement le long du chemin principalement utilisé par le chat sur son territoire plutôt qu’à sa périphérie. Tout en aidant à aiguiser ses griffes, il est probable que cela soit fait pour laisser un indicateur visuel de son passage et/ou de sa présence et cela est probablement renforcé par les odeurs qui y sont associées.

 

Étant donné que les chats ont peu changé de leurs ancêtres sauvages et vu le nombre relativement faible de générations impliquées dans la domestication, il est probable que le répertoire de signalisation du chat domestique soit très semblable à celui de Felis silvestris lybica (son ancêtre sauvage). Toutefois, en raison de l’augmentation de la vie sociale entre les chats domestiques, il est possible qu’ils aient appris à utiliser ces signaux de manières différentes. Seules des études poussées pourront nous apporter des (débuts de) réponses, malheureusement cela n’est pas encore le cas.