Les sons aigus peuvent provoquer des crises chez les chats âgés


sons aigus peuvent provoquer crises chez les chats âgés

L’association International Cat Care a demandé aux spécialistes en neurologie Vétérinaire de Davies (Royaume-Uni) de l’aide par rapport à plusieurs demandes de renseignements qu’ils avaient reçus au sujet de chats ayant des convulsions, apparemment en réponse à certains sons. Ils se sont vu répondre que le problème n’était pas référencé et que peu (voire aucune documentation) n’était connue à ce sujet. C’est maintenant le cas !

 

Une découverte importante pour la compréhension de ces crises chez les chats

Mark Lowrie et Laurent Garosi, Vétérinaires spécialistes à Davies et Robert Harvey de l’École de pharmacie UCL de Londres, ont décidé d’enquêter et ont créé un questionnaire pour les propriétaires. En partenariat avec l’International Cat Care, ainsi que grâce à l’intérêt suscité par les médias, l’histoire a traversé le monde entier (cela a été surnommé « Le syndrome de Tom et Jerry » d’après le personnage de dessin animé Tom qui a un réflexe de sursaut et qui réagit avec des secousses involontaires à des stimuli sonores). Ils ont reçu des centaines de réponses du monde entier de personnes qui avaient remarqué le même problème chez leurs chats en réponse à certains types de sons. Ces propriétaires ont également constaté que leurs vétérinaires locaux n’avaient aucune information à ce sujet, et souvent ne croyait pas que le son avait déclenché la crise.

L’étude en résultant, intitulé « Audiogenic reflex seizures in cats », a été publiée dans le Journal of Feline Medicine and Surgery et a rassemblé des informations en provenance de 96 de ces chats, en regardant le type et la durée de la crise et le type de son créant son déclenchement. Il révèle que certains chats souffrent en effet de crises réflexes audiogéniques – qui sont toujours causées par des sons (ce qui est également reconnu chez les humains). Certains sons provoquent des « absences » (crises non-convulsives), des crises myocloniques (brèves secousses d’un muscle ou d’un groupe de muscles), ou des crises généralisées tonico-cloniques. Cette dernière catégorie est ce que la plupart des gens pensent être une « crise d’épilepsie », avec le chat qui perd conscience et où son corps peut être pris de secousses ou de raidissements, souvent pendant plusieurs minutes. Ce nouveau syndrome a été appelé feline audiogenic reflex seizures (FARS).

L’enquête a révélé que ce FARS est présent chez les chats de race, ou sans pédigrée et que, chez les chats de race, la race Birmane été surreprésentée. Ceci est aussi un problème de chats âgés – l’âge moyen de début des crises était d’environ 15 ans, avec des chats âgés de 10 à 19 ans.

Les déclencheurs les plus fréquemment rapportés pour ce FARS étaient le bruit de froissement de feuille d’étain (82 chats), un tintement de cuillère en métal dans un bol en céramique (79 chats), un tintement de verre (72 chats), le froissement du papier ou des sacs en plastique (71 chats), écrire sur un clavier d’ordinateur ou en cliquant avec une souris (61), le tintement des pièces de monnaie ou des clés (59), taper sur un clou (38) et même le claquement de la langue (24). D’autres facteurs déclencheurs, moins courants, étaient le son de papiers d’emballages, les sonneries de téléphones, les alarmes numériques, le son du Velcro, l’eau du robinet, un chien qui fait du bruit avec son collier lorsqu’il se gratte, les sons d’imprimantes d’ordinateur, couper du bois, des bouts de bois entrechoqués, marcher sur un plancher en bois avec les pieds nus ou avec des chaussures qui grincent et, dans un cas, le cri aigu d’un jeune enfant.

Éviter les sons pourrait réduire les crises, même si les propriétaires ont signalé qu’il était parfois difficile d’éviter certains sons. De plus, le volume du son semble aussi augmenter la gravité des crises.

Cette étude a défini un syndrome non déclaré antérieurement à l’aide d’un questionnaire soigneusement sélectionné et grâce aux dossiers médicaux. La nature gériatrique de cette condition est telle qu’elle peut être négligée chez les chats âgés, qui peuvent potentiellement souffrir d’autres affections concomitantes. L’espoir est que la publication de ce document permettra de sensibiliser les vétérinaires à ce syndrome. Pendant ce temps, le travail est en cours pour identifier les bases génétiques de cette maladie et l’équipe travaille également sur le traitement de ces cas.

L’auteur principal, Mark Lowrie, nous dit : « Nous avons été submergés par les réponses à notre travail. Une deuxième étude sera bientôt publiée suggérant que le lévétiracétam est un excellent choix de médicaments dans la gestion de ce syndrome. Nous pensons que cela peut complètement éliminer ces crises induites par les sons, y compris les secousses myocloniques – un propriétaire a rapporté que le lévétiracétam avait « vraiment été un médicament miracle pour mon chat » ».

Claire Bessant, directrice générale de l’International Cat Care, résume : « C’est merveilleux d’être en mesure de revenir vers ces propriétaires inquiets qui sont venus chercher notre aide avec un problème précédemment non reconnu par la profession vétérinaire avec non seulement une explication pour les comportements de leurs chats, mais également avec un moyen de les aider ».

 

Référence :

Lowrie M, Bessant C, Harvey RJ, Sparkes A and Garosi L. Audiogenic reflex seizures in cats. J Feline Med Surg., 2015 DOI: 10.1177/1098612X15582080